Plus de 3.600 personnes ont été tuées dans des affrontements entre agriculteurs et éleveurs au Nigeria depuis 2016, a déclaré lundi Amnesty International en accusant les autorités de favoriser l'escalade faute de punir les auteurs des violences, selon l’AFP
L'armée nigériane a réagi en menaçant de faire "fermer les bureaux d'Amnesty International" dans le pays et la présidence a ajouté être "préoccupée" par les activités de l'ONG sur un autre front, la lutte contre les islamistes armés de Boko Haram.
Dans un rapport intitulé "Récolter les morts: trois années d'affrontements sanglants entre agriculteurs et éleveurs", l'organisation de défense des droits de l'homme a estimé que 2.000 personnes ont été tuées cette année seulement dans le conflit opposant éleveurs nomades et cultivateurs sédentaires.
"L'incapacité des autorités nigérianes à enquêter sur les affrontements et à traduire leurs auteurs en justice a alimenté l'escalade sanglante du conflit entre agriculteurs et éleveurs, qui a fait 3.641 morts au cours des trois dernières années", a affirmé Amnesty dans un communiqué.
Le porte-parole de l'armée Sani Usman a répliqué, affirmant qu'"Amnesty International déploie de grands efforts pour déstabiliser le Nigeria".
"Nous remarquons cela à travers la fabrication d'accusations fictives contre nos forces de sécurité et leurs prétendues violations des droits de l'homme", a-t-il écrit dans un communiqué.